Avis de parution Bref n°373

Mis en ligne le

Accès à l'emploi, salaires, mixité, les inégalités entre femmes et hommes se réduisent en début de vie active.

C'est une des grandes évolutions des vingt dernières années, mise en relief par l'analyse de 20 ans d'insertion professionnelle des jeunes conduite à partir des enquêtes Génération* par la sociologue Dominique Epiphane et le démographe et économiste Thomas Couppié.

Une évolution à mettre en regard de la hausse du niveau de diplôme, les jeunes femmes renforçant leur présence aux niveaux les plus élevés de l'enseignement supérieur. Mais les progrès sur le marché du travail sont encore en deçà des évolutions observées dans la formation.

 

Les jeunes femmes sont aujourd'hui plus diplômées que les hommes
  • Elles représentent 56 % des bacheliers généraux
  • En 2014-2016, 49 % des femmes sont diplômées de l'enseignement supérieur contre 40 % des hommes (ces chiffres étaient respectivement de 32 % et 33 % sur la période 1990-92)

Par ailleurs la ségrégation éducative se réduit : les filières à majorité féminine et masculine perdent des effectifs, les filières mixtes (sciences économiques et AES par exemple) ont tendance à en gagner.

 

Les femmes sont aujourd'hui plus souvent en emploi

Ecarts de situations sur le marché du travail entre les femmes et les hommes 5 ans après la sortie de formation :

Cinq ans après la fin de leurs études, femmes et hommes se retrouvent à parts égales en emploi en 2015, alors que les premières accusaient un retard de 13 points en 1997. De plus, la ségrégation professionnelle est en baisse. Alors que les emplois mixtes (cadres commerciaux et technico-commerciaux, serveur.ses) se renforcent, les emplois très féminisés (caissier.es de libre-service ou secrétaires) et très masculinisés (professions ouvrières) diminuent.

 

Des inégalités réduites, mais qui pour autant ne disparaissent pas totalement

Les jeunes femmes gagnent encore, en moyenne, moins que les hommes (- 190 euros en 2015) mais l'écart se resserre. Le différentiel, de 20 points en 1997 est passé à 11 points. Ce rééquilibrage s'explique par la hausse du niveau de formation qui leur permet d'accéder à des postes mieux rémunérés, et par le recul sensible du temps partiel, qui les concerne davantage.

Elles ont aussi amélioré leur accès à la catégorie cadre. Parmi les diplômées de 2010, 63 % des femmes titulaires d'un bac +4 et plus occupent un poste de cadre en 2015 (contre 56 % en 1997 pour les diplômées de 1992). Mais c'est encore 10 points de moins que les hommes de mêmes niveaux de diplôme. Pour Thomas COUPPIE et Dominique EPIPHANE, auteur.es de l'étude, « les progrès sur le marché du travail sont encore en deçà des évolutions observées dans la formation. »

Autre bémol majeur, cette relative convergence s'opère «par le bas ». La crise ayant davantage frappé l'emploi industriel, à dominante masculine, la réduction des inégalités doit autant à une détérioration de la situation des jeunes hommes sur le marché du travail qu'à la seule amélioration de celle des jeunes femmes.

 

*Les enquêtes Génération permettent d'étudier le processus d'insertion professionnelle des sortants du système éducatif et de produire différents indicateurs d'insertion selon les niveaux de formation, les filières, les spécialités

Un travail d'harmonisation des données des enquêtes Génération 1992, 1998, 2004 et 2010 permet d'analyser l'évolution de ces indicateurs sur 20 ans. Grâce à ce dispositif, le Céreq peut rendre compte des permanences et des principaux changements en matière d'accès des jeunes au marché du travail, au terme de deux décennies marquées par l'installation du chômage massif et par un accès toujours plus important à l'enseignement supérieur.

 

 

Lire : Et les femmes devinrent plus diplômées que les hommes..., Thomas Couppié, Dominique Epiphane, Céreq Bref n°373, 2019.

 

Céreq

Depuis 1971, intelligence scientifique collective au service des politiques de formation et d'emploi.
Un regroupement pluridisciplinaire d'experts.

Contact presse :

| servicepresse@cereq.fr |

Tél. 04 91 13 28 96

Citer cet article