Chiffrer et déchiffrer la dynamique de l'emploi peu qualifié

Chiffrer et déchiffrer la dynamique de l'emploi peu qualifié : telle est la première ambition du projet ANR SQUAPIN qui s’appuie sur les enquêtes Génération, DEFIS du Céreq et l’enquête européenne sur les forces de travail, avec une pluralité d’entrées :

  • Une contribution au débat sur l’existence d’un mouvement de polarisation des structures sociales et des conditions d’emploi en France, Allemagne, Suède, Espagne et au Royaume-Uni, à partir de EU-LFS. Entre 2011 et 2019, il n’apparaît nulle trace d’un phénomène massif de polarisation en Europe, mais l’emploi peu qualifié ne baisse pas non plus, ni en Espagne, ni en France. Dans le même temps, les professions les plus qualifiées voient leurs conditions d’emploi s’améliorer en Europe :  tel n’est pas le sort réservé aux salariés occupant les emplois peu qualifiés. Ils restent les salariés aux conditions d’emploi les plus dégradées.
  • Un regard historique sur l’évolution de l’emploi non qualifié dans les parcours d’insertion, basé sur une comparaison des enquêtes Génération 1998, 2004 et 2010. Il révèle qu’en dépit de la hausse des qualifications, une concurrence plus forte pour l’emploi peu qualifié se dessine au fil des générations : les moins diplômés sont plus souvent sans emploi à 3 ans.
  • Une interrogation sur la concurrence entre diplômés et non diplômés sur l’emploi réputé non qualifié est au centre d’une exploitation de Génération 2010 à 7 ans. Une forme d’ancrage dans l’emploi non qualifié semble exister. Quelle que soit la qualification des jeunes, avoir été en emploi non qualifié en 2013 accroît la probabilité́ d’y être encore en 2017 : le caractère transitoire de ces emplois pour les jeunes qualifiés n’est donc pas confirmé́.
  • Une réflexion sur les ressorts à vouloir changer de métier qui vise à saisir la diversité des dynamiques professionnelles, selon la catégorie socio-professionnelle, à partir de l’enquête DEFIS. Envisager un projet de reconversion repose sur des raisons distinctes selon la catégorie socio-professionnelle : les salariés dans les emplois peu qualifié y songent de manière contrainte et défensive, quand l’emploi est en jeu. Tel n’est pas le cas des autres salariés.
  • Un dernier chantier mené avec DEFIS examine la dynamique professionnelle des salariés aspirant à se former. Ce faisant, il s’agit d’interroger la performativité du souhait de formation. Ces travaux montrent qu’en dépit des inégalités d’accès à la formation entre salariés, aspirer à se former est performatif sous des conditions précises dites facilitatrices. Parmi celles-ci figurent un niveau de diplôme supérieur, être informé sur la formation et avoir a participé à un entretien professionnel.

L’ensemble de ces travaux a fait l’objet d’une journée d’études organisée par le Céreq et TSM Research le 28 juin 2021 dans un dialogue ouvert avec des chercheurs extérieurs au projet, experts du domaine.

Pour en savoir plus sur cette journée d'études

Programme de travail du projet Squapin pour 2022

Logos du projet Squapin et de l'ANR

 

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