[Communiqué] Bac STMG : 25 ans d'évolution d’un diplôme de promotion sociale

# Une insertion professionnelle contrastée

• Importance de la poursuite d’études : Les données montrent que les bacheliers STMG qui poursuivent leurs études jusqu’à un niveau bac+2 ou plus, obtiennent de bien meilleurs résultats en termes d'insertion professionnelle que ceux qui quittent le système éducatif juste après le bac ou après un échec dans l’enseignement supérieur.

  • Niveau bac : En 2020, trois ans après leur sortie, seuls 65 % des titulaires du bac STMG étaient en emploi, un taux comparable aux bacs ES et professionnels dans des spécialités similaires, mais inférieur à celui des bacs généraux. Cependant l’obtention d’un Bac STMG demeure un atout sur le marché du travail par rapport aux sortants de filières tertiaires de niveau 3 (CAP notamment).

  • Bac+3 et au-delà : Pour les niveaux bac+3 (licence professionnelle) et bac+5 (master ou école de commerce), les écarts se creusent en faveur des diplômés, avec des taux d’emploi dépassant 80 % et des salaires pouvant atteindre 2 000 euros ou plus.

• Cependant, à bac+2 (BTS ou DUT) par rapport aux bacs professionnels et généraux, les diplômés de STMG sont désavantagés en termes de salaire moyen. Par exemple, les titulaires d’un BTS issus de STMG gagnent moins que ceux issus d’un bac pro, même si leurs taux d’emploi sont très proches.

   

# Un rôle clé de promotion sociale

• Origine sociale des bacheliers STMG : Historiquement, le bac STMG attire une population socialement mixte, avec une proportion élevée d'élèves issus de milieux modestes (45 % des bacheliers STMG sont enfants d'ouvriers ou d'employés). Ce pourcentage reste supérieur à celui des bacs généraux comme le bac ES (38 %).

• Accès au supérieur pour les classes populaires : Les bacheliers STMG qui atteignent des niveaux de diplôme élevés (bac+3 ou bac+5) incarnent le rôle de promotion sociale de ce diplôme. En master, par exemple, 40 % des diplômés STMG proviennent de milieux modestes, contre seulement 27 % pour les bacheliers ES.

   

# Une progression timide des réussites dans le supérieur

• Évolution limitée en 25 ans : Le taux de bacheliers STMG obtenant un diplôme de l’enseignement supérieur est passé de 57 % (1998) à seulement 59 % (2017), malgré les efforts des politiques éducatives pour encourager leur accès à des formations supérieures courtes comme les BTS et DUT/BUT.

• Facteurs limitants : Les bacheliers STMG rencontrent des difficultés à réussir dans l’enseignement supérieur. Environ 24 % des bacheliers STMG de la Génération 2017, par exemple, ont tenté des études supérieures, mais ont échoué à obtenir un diplôme. 

La hausse des effectifs du bac STMG depuis 2016 s'accompagne d’une baisse du taux de réussite et d’une augmentation des parcours post-bac en difficulté. Cette situation pourrait alourdir les rangs des jeunes quittant le système éducatif avec uniquement un niveau bac. Les auteurs soulignent la nécessité d’améliorer les dispositifs d’orientation et d'accompagnement pour garantir la réussite des bacheliers STMG dans le supérieur. Ils proposent également une réflexion sur la diversification des débouchés post-bac, au-delà des filières BTS et DUT/BUT, notamment vers l’université. Bien qu’il soit souvent relégué au second plan, le bac STMG continue pourtant d’être un vecteur essentiel de démocratisation du système éducatif et de promotion sociale.