Métiers, entreprises et développement des compétences

Energies marines renouvelables : nouveaux métiers ou compétences nouvelles ?

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Dans le cadre d'études prospectives des métiers et formations liés au développement durable (*), le Céreq  enquête  sur les évolutions professionnelles dans le secteur des Energies marines renouvelables.  Les résultats publiés dans ce Bref par Gérard Podevin, chercheur du Céreq au centre associé de Rennes, concluent que ces besoins de qualifications se caractérisent davantage par un processus d'agrégation de compétences à des métiers existants qu'à la création de nouveaux métiers.

 

Nouveaux métiers ou nouvelles compétences ?

Dans cette étude se confirme que la spécificité d'un métier n'est pas seulement liée aux savoir-faire techniques, ni même à l'ensemble des compétences requises pour l'exercer, mais elle relève aussi des rapports avec le milieu de travail, ce fameux écosystème. Des compétences et comportements adaptés deviennent aussi déterminants que la seule connaissance technique.

De la conception des éoliennes à la préparation des sites, dans la mise en place des fondations, de l'exploitation jusqu'à la surveillance, toutes les étapes sont concernées. Près de la moitié des emplois serait ainsi peu ou prou liée à la mer.

Certains  de ces emplois ont  un caractère pérenne (ex. de la maintenance),  les autres sont créés le temps de la réalisation d'un chantier (ex.des fondations).

La mer influe sur l'ensemble de la filière,  les contraintes de ce milieu sont intégrées dans l'ensemble des opérations de la fabrication. Les métiers existants liés à la mer (et pas seulement celui de marins)  sont largement pris en considération et servent de référence.

C'est ainsi que l'éolien terrestre, très présent au commencement comme modèle  de transfert, paraît ne plus être la source exclusive d'expériences à prendre en compte.

 Le métier le plus emblématique de ce point de vue est celui de la maintenance. Il est probable que les techniciens de maintenance éolienne offshore deviennent des gens de mer (au sens des conventions de la direction des Affaires maritimes). Et à ce titre, ils devraient obtenir pour exercer des certificats à la sécurité, au sauvetage et à la lutte contre l'incendie sur un navire.

La mer en s'insinuant dans toutes les phases du process ne serait plus un terrain d'application de savoir-faire acquis dans d'autres circonstances et milieux de travail, mais exigerait de bouleverser tous les métiers et la culture professionnelle de ceux qui les exercent au point de faire de n'importe quel technicien de maintenance un homme (ou une femme) de la mer.

(*)  Le Céreq est engagé aux côtés du Ministère de l'écologie, du développement durable et de l'énergie  (CGDD)  pour analyser l'impact des problématiques environnementales et de développement durable sur les métiers et les formations .

Pour en savoir plus

Quand l'éolien prend la mer : un vent nouveau sur des métiers existants
Gérard Podevin, Bref n° 336, juin 2015. 4 p

 

L'émergence d'une filière EMR en France: quelles perspectives pour l'emploi et la formation ? Le cas de l'éolien offshore posé
Gérard Podevin, Net.Doc, n° 136, 2015, 136 p.

 

Consulter toutes nos études sur le thème de l'Impact des transformations écologiques.

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Energies marines renouvelables : nouveaux métiers ou compétences nouvelles ?, https://www.cereq.fr/energies-marines-renouvelables-nouveaux-metiers-ou-competences-nouvelles