Working paper, n° 17, Novembre 2022, 48 p .

Le baccalauréat par spécialités, vecteur de nouvelles inégalités d’accès aux études scientifiques ?

Publié le
29 Novembre 2022

La réforme du lycée, entrée en vigueur en 2018, a conduit les élèves de terminale générale de l’année 2020-2021 à inaugurer le baccalauréat par spécialités, qui rompt avec les épreuves par séries, en vigueur depuis 1965. Quand ils postulent dans le supérieur, les bacheliers généraux ne sont donc désormais plus issus des séries scientifique (S), économique et sociale (ES) et littéraire (L), mais ils ont approfondi deux enseignements de spécialité (EDS) pendant 44 % du temps de cours en classe de terminale, en parallèle d’un enseignement de tronc commun. Les élèves avaient suivi trois EDS en première, pour renoncer à l’un d’eux l’année du baccalauréat. Au total,18 spécialités peuvent être proposées aux élèves, mais selon les établissements et les territoires l’offre varie. Dans l’académie de Toulouse, on dénombre 52 combinaisons d’EDS, contre 66 au national.

L’un des objectifs de cette réforme était de renforcer l’accompagnement des élèves dans leur projet d’orientation pour favoriser leur réussite dans le supérieur. L’avancement de l’échéance de la spécialisation disciplinaire aux classes de première et de terminale pose toutefois question, car cela pourrait renforcer l’influence de l’origine sociale, du genre et de la situation géographique sur l’orientation des lycéens.

Ce document de travail fait suite à un post-doctorat au CERTOP (CNRS, Université Jean-Jaurès), laboratoire centre associé du Céreq de Toulouse. Il a bénéficié d’un financement associé au projet ACORDA [1]. Son objectif était de développer une méthodologie et un cadre d’analyse pour mesurer l’évolution des inégalités lors de la transition entre enseignement secondaire et supérieur en Midi-Pyrénées. À cette fin, il s’est appuyé sur l’une des actions du projet ACORDA : l’observatoire des parcours mise en place par le rectorat, où s’est effectué un accueil spécifique pour l’accès aux données administratives, leur appariement et leur exploitation. Ce travail a bénéficié du suivi et des conseils de Philippe Lemistre et de Marianne Blanchard, chercheurs au CERTOP et coordonnant l’évaluation externe du projet ACORDA.

 

[1] ACORDA - Pour une Ambition Commune vers une ORientation co-construite à Dimension Académique est un projet financé dans le cadre de l’appel à projets « Dispositifs territoriaux pour l’orientation vers les études supérieures » de l’action « Territoires d’Innovation Pédagogique », dans le cadre du troisième Programme d’Investissements d’Avenir (PIA 3). ACORDA vise la construction d’un programme de 12 actions pour aider le lycéen ou la lycéenne à se projeter et à mieux comprendre les modalités d’apprentissage dans le supérieur, ceci afin de lutter contre les ségrégations de genre, en regard de l’origine sociale et territoriales. 10 universités et grandes écoles de Midi-Pyrénées, l’académie de Toulouse et des acteurs de l’orientation sont partie prenante du projet coordonné par l’université fédérale et initié principalement par quatre établissements parmi lesquels l’université de Toulouse Jean-Jaurès, dont deux laboratoires assurent le suivi évaluatif. Le laboratoire EFTS (sciences de l’éducation) pour l’évaluation interne (recherche action), le CERTOP en lien avec le Céreq, pour l’évaluation externe.

[2] Le données mise à dispositions au rectorat l’ont été dans le cadre d’une convention ad-hoc validée par les services statistiques du MENJ (DEPP) et MESRI (SIES). Nous tenons à remercier les directions des services académique d’information et d’orientation (SCIO) et statistiques (D2P) et les membres de ces services pour leur aide précieuse.

 

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