Une discrimination invisible dans l'accès à l'apprentissage

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Aucune enquête statistique ne permet de prendre la mesure précise du nombre de jeunes qui, n'ayant pu trouver d'employeur pour un contrat d'apprentissage , se rabattent sur les formations professionnelles scolarisées ou sur tout autre type de dispositif.  L'objectif de cette étude est de distinguer et quantifier la proportion de ces jeunes. Puis d'analyser leurs discriminations supposées d'accès à l'apprentissage. 

 

Le chiffre noir de l'apprentissage

L'étude cherche à identifier ce que Laurence et Sébastien Ramé (1995) ainsi que Gilles Moreau (2003) nomment « le chiffre noir de l'apprentissage et de la statistique publique ». En effet, si la question de la discrimination est travaillée en sciences sociales celle-ci porte essentiellement sur la question de l'accès à l'emploi, au logement, à la santé ou encore à la politique (cf. bibliographie), cela est beaucoup moins vrai concernant l'apprentissage. Aucune enquête statistique ne permet de prendre la mesure précise du nombre de jeunes qui, n'ayant pu trouver d'employeur, se rabattent sur les formations professionnelles scolarisées ou sur tout autre type de dispositif. Si ce chiffre noir n'est pas mesuré avec précision, il est cependant avéré par quelques travaux, qui s'intéressent aux modalités d'entrée en apprentissage. Si ces recherches confirment l'hypothèse d'une forte inégalité d'accès, aucune n'est parvenue à quantifier le nombre de candidats à l'apprentissage, qui n'accèdent pas à ce dispositif de formation. Ce « chiffre noir de l'apprentissage et de la statistique publique » est bien réel.

Or cette méconnaissance pose problème. C''est souvent par la mesure d'un phénomène que la recherche s'avère la plus convaincante pour interpeller les politiques publiques. D'autre part,  les chercheurs sont aujourd'hui dans l'incapacité de distinguer la part qui incombe à l'auto élimination des élèves d'une part, de celle relevant des processus de discrimination d'autre part. Penser les inégalités d'accès à l'apprentissage et mieux les mesurer nécessitent dès lors de penser un dispositif original.

 

Une commande du Fonds d'expérimentation pour la jeunesse 

Commanditaire : Fonds d'expérimentation pour la jeunesse du ministère des Sports, de la Jeunesse, de l'Education populaire et de la Vie associative

 

Un partenariat entre le Département des Entrées et des évolutions dans la vie active, le DEEVA, le Centre d'études et de Recherches Travail Organisation Pouvoir et le Centre lillois d'études et de recherches sociologiques et économiques 

 

Méthodologie

Il s'agira notamment d'éclairer le "chiffre noir de l'apprentissage" et de la statistique publique, en documentant les souhaits d'accès à l'apprentissage qui ne trouvent pas à se concrétiser, et les phénomènes sous-jacents à ces difficultés (discriminations, auto-élimination, facteurs institutionnels ou territoriaux, etc.).

Plus précisément le projet a pour objectif d'analyser les discriminations d'accès à l'apprentissage pour des jeunes désirant s'orienter vers l'enseignement secondaire professionnel.

A cette fin, il cherche à : • quantifier le nombre de jeunes candidats à l'apprentissage qui n'accèdent pas à ce dispositif de formation et repérer les publics les plus vulnérables en la matière ; • identifier les formes de discrimination à l'oeuvre dans l'accès à l'apprentissage, qui ont pour effet d'exclure certains publics ; • mesurer l'impact de chacune de ces dimensions en mobilisant à la fois une analyse des données administratives existantes et les résultats d'une enquête spécifique construite à cet effet ; • comprendre comment ces différentes dimensions interviennent et par qui elles sont mises en oeuvre en menant divers entretiens auprès des acteurs concernés : jeunes et leur famille, intermédiaires d'orientation en collèges, lycées professionnels et centres d'apprentissage, personnels des missions locales, chefs d'entreprise et responsables des ressources humaines.

 

Date de publication envisagée.

Résultats complets attendus pour fin 2016

 

Contact

Emmanuel Sulzer : sulzer@cereq.fr

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